| Invité Invité | Aucun cours aujourd’hui, d’après mon emploi du temps, ma journée était consacrée à la recherche. Je n’avais aucune idée sur quoi j’allais travailler, c’était une des failles de ce système bien huilé. Chacun avait un programme à respecter, mais on ne vous expliquait de quoi il en retournait qu’une fois sur place. Comme si j’allais me plaindre qu’on me donne du travail. Bien au contraire, j’étais plutôt content de briser un peu ma routine. Alors pourquoi je râlais ? Simplement par curiosité, pourquoi est-ce que soudainement on avait besoin de mes connaissances de scientifique ? Je n’étais pas le seul à m’y connaître dans ce domaine chez les Hommes de Lettres et jusque là on m’avait bien fait comprendre qu’il valait mieux que je reste à ma place sans trop me plaindre.
Malheureusement, je n’avais aucun moyen de savoir avant de m’y rendre. C’est seulement une fois à l’intérieur du laboratoire qu’il me fut vaguement expliqué que si j’étais mis sur cette recherche c’était pour la simple et bonne raison que tous les autres professionnels en la matière étaient pris. Ouais, il y avait de quoi ravaler sa fierté. J’étais sans doute tout aussi diplômé que les autres, mais j’étais tout de même le scientifique du dernier recours. Il faut dire, au moment de l’organisation, je n’avais pas réclamé autre chose que mon poste de professeur. Après, j’avais comme la vague intuition que, malgré mon statut d’Homme de Lettre, on ne me faisait pas entièrement confiance ici. Sans doute parce que je n’étais pas à New York depuis longtemps lorsque cette apocalypse avait débuté et malgré ce titre, je restais un étranger pour beaucoup ici.
Bref, ma mission du jour était d’analyser un liquide. Ce dernier était contenu dans une fiole en verre et avait été trouvé par l’équipe d’approvisionnement lors d’une de leur sorties. Il n’y avait pas d’étiquette et à première vue personne n’avait été capable d’identifier ce qu’elle contenait. Donc dans le doute, ils préféraient s’en remettre à la science. Cette raison me semblait totalement légitime, même si je trouvais ça un peu étrange que personne ne soit parvenu à identifier le liquide. En voyant ce dernier je compris en effet que le contenu de cette fiole n’avait rien d’ordinaire. Autant vous dire que mon cerveau était ravi d’avoir un cas pratique à se mettre sous les neurones. Sans attendre, je me mis au travail, commençant pas une observation, en mettant par écrit chacune de mes hypothèses.
Cependant, si mon esprit avait déjà commencé à travailler, mon interlocuteur n’avait pas fini de m’expliquer que je ne travaillerai pas seul aujourd’hui. Et je dois vous avouer que je ne l’écoutait déjà plus. J’avais vaguement acquiescé et la personne était sortie de la pièce. J’étais en train d’écrire de nouvelles hypothèses en me basant sur la couleur et la texture du liquide lorsqu’une nouvelle personne entra dans la salle. J’avais tout de même entendu que quelqu’un allait venir alors sans lever la tête de mon cahier, je lançai un :
- Vous êtes ma collègue de la journée ? Bonjour, vous m’excuserez, je ne vous aie pas attendu je…
Je levai la tête, ayant fini d’écrire ma phrase et reconnu la personne qui venait d’entré. Je n’avais jamais adressé la parole à Priya auparavant, mais je savais qui elle était.
- Vous ? Hum, désolé, j’attendais quelqu’un, je peux vous aider ?
Bien sûr que, pour une tâche pareille, quitte à avoir une collègue, je m’attendais à ce qu’il s’agisse d’une chimiste, peut-être une autre professeur, que sais-je. Mais certainement pas une sorcière, ce n’était pas possible qu’elle soit la personne avec qui je devais travailler. Voyons il ne s’agissait pas de magie, mais de quelque de bien réel dont je devais m’occuper là. |
|  | Priya N. Hafmeyjan Sorcière Emprunteuse Rôle : Garde et protectrice de sa communauté
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| Science is not magic À peine était-elle revenu d’une expédition, que Priya s’était vue attribuée une nouvelle tâche. Un petit imprévu dans sa propre organisation, alors que la sorcière avait cette manie d’agir vite pour mieux s’offrir du temps pour elle par la suite. Du temps qu’elle passait souvent à l’extérieur, que ce soit pour s’assurer d’un bon commerce entre les hommes de lettres et les autres communautés, mais aussi pour lui permettre de retrouver ceux qu’elle avait connu avant cette épidémie. Pour beaucoup, le monde semblait s’être arrêté et la survie primait. Mais pour la sorcière, elle avait peu à peu dompté ce chaos pour mieux y prendre ses aises. Elle savait, à chacune de ses sorties, qu’elle pouvait se faire contaminer. Malgré les mois avançant, le virus restait encore méconnu et cela l’obligeait à redoubler de méfiance. Il était hors de question qu’elle se laisse contaminer et cette méfiance lui faisait limiter ces temps en extérieurs. Et c’est pour cela qu’elle était rentrée un peu plus tôt ce jour-là. Le mauvais temps s’accumulait dehors, et cela rendait ses certitudes plus incertaines. Or le risque zéro n’existant pas, la jeune femme avait joué la responsabilité face à l’envie de savourer ce semblant de liberté.
D’ailleurs, on ne pouvait pas dire qu’elle avait accueilli cette demande (ou plutôt ordre) de gaîté de cœur. Au contraire, elle avait même surjoué cet air ennuyé qu’elle savait tant adopter pour qu’on la laisse tranquille. Mais en ce lieu fermé, discuter un ordre pouvait mener à bien des conséquences et Priya n’avait en rien l’idée folle de le faire. Elle s’était alors rendue à ce sous-sol qu’elle foulait depuis de nombreuses semaines déjà. C’était là-bas qu’on l’attendait, dans l’un des laboratoires où s’affairaient les petits scientifiques. Un lieu qui faisait doucement rire Priya alors qu’elle y avait d’abord placé tant d’espoir. Une grande erreur de sa part, alors qu’après tant de semaines passées, à rester enfermer entre ces murs, tout en faisant partie de ces quelques personnes à avoir ce privilège de sortir, rien n’avait été trouvé pour endiguer cette pandémie. Une belle désillusion, ayant laissé la jeune femme sans aucune envie d’être optimiste. Et pourtant, c’était bien pour l’étude d’une liqueur qu’on l’attendait à ce jour. Peut-être espérait-on d’elle qu’elle trouve la solution miracle pour ainsi dire ? Ce qui la ferait doucement rire.
Alors Priya avait rejoint le laboratoire, trouvant ce Maalik dont on lui avait parlé. C’était avec lui qu’elle devait travailler, bien que la motivation n’y fût pas. Elle était loin d’être une scientifique, mais ses compétences dans l’occultisme étaient requises et mieux valait ne pas refuser.
— Bingo.
Et oui, c’était elle sa collègue temporaire. Or, contrairement à elle, le scientifique était déjà au travail, certainement bien plus empli de motivation. En même temps, tel était la chance des mortels humains, que de croire pouvoir tout découvrir. Lorsque l’on n’était pas témoin de certains désastres du monde et de l’humanité, il était facile d’espérer le sauver. Mais à quoi bon ? Pour mieux permettre aux prochains de créer l’apocalypse ? Bien qu’elle ait cette pensée, Priya acceptait tout de même de donner un coup de main. Elle n’était pas ignare dans le fait qu’elle restait une jeunette dans le monde de l’immortalité et que sa propre humanité l’aurait certainement poussé à se plier en quatre pour les rescapés.
— Je crois que c’est plutôt à moi de t’aider. Sinon, ils ne seraient pas venus me chercher pour me faire descendre ici. Alors dis-moi, qu’est-ce qu’on a ?
La sorcière n’était pas dupe. Si elle n’avait jamais réellement rencontré Maalik, elle savait qu’il était humain et elle sentait comme quelque chose qui clochait. Et elle ne poussa pas loin ses hypothèses. La sorcellerie restait une notion haïe par l’humanité depuis la nuit des temps. Alors pourquoi ça changerait en ce jour ? Seulement, elle ne s’en laissait pas atteindre, ignorant des remarques qui lui avait été faites jadis, elle passait outre ce que l’on pensait d’elle. Si seulement ils savaient l’exacte vérité… Car si elle laissait savoir son statut de sorcière, il n’en était rien de son affiliation démoniaque.
Mais là, l’heure n’était pas aux jugements, mais à l’étude. Et pour mieux s’impliquer dans cette recherche, Priya avait tiré une chaise à elle, et jetait son regard sur le liquide emprisonné dans une fiole. Elle n’avait peut-être pas le typique grimoire du sorcier, mais sa mémoire était plutôt bonne.
— On t’as dit quoi au sujet de ce truc ? C’est mortel si on le sort de là ? code : (c) Nîniel |
| | | Invité Invité | Cette tâche allait être plus longue que prévue. Pourquoi les Hommes de Lettres s’étaient senti obligé de m’accorder une collègue ? Je travaillais bien mieux seul. De plus, une sorcière, de mon avis, elle n’allait pas avoir un point de vue des plus scientifique sur notre affaire et ça ne ferait que retarder le raisonnement. Malheureusement je n’avais pas le choix, ce n’était pas moi qui donnait les ordres ici. Mais que personne ne vienne se plaindre si d’ici la fin de la journée le travail n’était pas terminé en bonne et due forme. Je ne pouvais rien promettre là dessus. Nous n’avions pas commencé encore, peut-être qu’il faudrait que j’arrête un peu de râler et fasse quelques efforts avant de crier outrage.
Je retins un soupire en entendant la réponse de la sorcière et de lui répondre que je n’avais pas besoin d’aide. Ce qui était vrai et habituellement je m’en fichais de ménager les sentiments des personnes autour de moi. Mais on a dit qu’on faisait un effort, au moins pour le début. Alors je me contentai de hocher la tête pour montrer que j’avais bien compris.
- Nous devons analyser et trouver les propriétés de ce liquide. A vu d’oeil, je pense qu’il s’agit plus précisément d’une solution. Mais aucun des composants ne me parlent à leur couleur. J’ai pris des notes.
Je tendis le carnet sur lequel j’écrivais à Priya, ce serait bien plus rapide qu’elle lise plutôt que je lui fasse un résumé de mes premières hypothèses. En attendant, je répondis à la suite de ces questions :
- On ne m’a rien dit du tout, si ce n’est qu’on ne sait rien dessus. Donc il faut prendre toutes les précautions possible. J’allais le passer au microscope.
Je montrais à la sorcière la lame de verre que j’avais à côté de moi. Avant de manipuler le produit, j’enfilai des gants, lunettes de protection et également un masque au cas où respirer les vapeurs de se produit s’avéraient toxique. C’est sûr que ce n’était pas très stylé et je n’irai pas à une soirée équipé de la sorte, mais je m’en fichais bien d’à quoi je ressemblais pendant que je travaillais.
- Tu devrais t’équiper aussi au cas où.
Je désignais une armoire à Priya qui contenait tout ce dont un bon scientifique aurait besoin pour se protéger de produits potentiellement dangereux. Après quoi, j’ouvris le flacon et préleva du liquide à l’aide d’une pipette pour en verser une goutte sur ma lame de microscope. Sans demander son avis à ma collègue, j’observais notre liquide à l’aide de l’appareil.
- C’est étrange, même au microscope, ce liquide a comme un… comportement étrange. Regarde.
Je laissais la place à Priya. Ok, peut-être que ses connaissances en magie allait être utiles. Même si j’étais encore assez réticent à cette idée. |
| | | Priya N. Hafmeyjan Sorcière Emprunteuse Rôle : Garde et protectrice de sa communauté
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| Science is not magic Priya n’était pas dupe. Elle savait que si on était venu la chercher pour qu’elle se penche sur cette étude avec le scientifique, c’était que le raisonnement devait aller au-delà de la science. Ou alors, ils s’étaient trompé de personnes, la jeune femme n’ayant jamais réellement été douée en science, lorsque cela touchait à un autre monde que l’occulte. Mais elle doutait que les meneurs de ce bunker soient trop stupides pour missionner la personne, bien au contraire. Au bout de ces quelques mois, elle avait bien compris que rien n’était laissé au hasard et que tout était sous leur contrôle. Un contrôle qui ne lui déplaisait étrangement pas, alors que la sorcière savait qu’elle pouvait avoir foi en la sécurité des lieux. Ce qui était plutôt rare ces derniers temps, avec ce virus circulant à l’extérieur. Pourtant, elle était aussi embêtée par ce trop grand contrôle, ne lui laissant pas assez de liberté de mouvement à son goût. Heureusement, personne ne surveillait ce qu’elle faisait à l’extérieur, il ne manquerait plus que ça.
Mais l’heure n’était pas à critiquer ou analyser le système, l’hispanique ayant pris place aux côtés de Maalik. Elle pouvait ne pas sembler s’intéresser réellement à leur travail, mais la réalité était toute autre. Pour qu’on lui demande de jeter un œil, cela devait être quelque chose de spécial et ça avait su éveiller la curiosité de Priya. Elle se posait mille et une question au sujet de cet objet, et entre autres celle d’une possible utilité pour améliorer leur résistance face à l’épidémie. Car il fallait dire que, malgré les mois passants, personne n’avait avancé d’un pouce à ce sujet. Le mieux qui avait été fait, c’était d’unir les différentes communautés découvertes, dans l’espoir de s’unir dans un effort de recherches… Quelle belle blague.
— Tous les liquides ne sont-ils pas des solutions en soit ?
Une question peut-être idiote, mais qui s’avérait tout aussi vraie. Du moins, aux yeux de celle ayant vu la science évoluer, sans pour autant s’en rapprocher. Mais Maalik avait raison, ça ne ressemblait à rien de connu. De quoi suscitait l’envie de le découvrir, mais pas que. Priya n’en disait peut-être rien, mais elle n’avait qu’une hâte : essayer de manipuler cette chose, notamment avec sa magie, pour en découvrir ses limites. Seulement, elle avait beau être inculte en science humaine, elle n’était pas idiote quant aux règles de sécurité. Et toucher ça à mains nu, ça serait de la folie.
Elle avait rapidement feuilleté le carnet, prenant ainsi connaissance des observations déjà effectuées. Elle n’était pas arrivée tardivement par rapport à la prise de poste du scientifique, mais les quelques minutes les ayant séparés avaient permis de déjà noter certaines choses. Rien de mirobolant à ses yeux, mais elle avait déjà quelques hypothèses. Les premières n’étant pas vraiment des plus réjouissantes, alors que cela concernait le domaine de la sorcellerie. Rien de bien rassurant en soit.
Sans surprise, Priya apprit que rien n’avait réellement été dit à Maalik. C’était la façon de faire ici, et le mot d’ordre. Faire ce qui est dit, ne pas poser de question, et agir comme un bon petit soldat. La règle était la même pour tous et mieux valait ne pas se révolter, sans quoi la personne finirait dehors. Mais en soit, Priya s’en fichait autant que de la dernière âme fournie à Naamah. Ils avaient déjà la chance d’être en sécurité, alors de quoi se plaindre ? Certes, la façon de faire n’était peut-être pas la meilleure, et encore, les rescapés ne savaient pas tout. La jeune femme était alors partie s’équiper, comme le suggérait le scientifique, sans en dire plus sur sa façon dont les choses étaient dirigées. Elle devait déjà éviter de se mettre le professeur à dos, ce qui n’était pas forcément facile lorsque l’on connaissait le caractère de la sorcière.
— Méfie-toi en le manipulant. Le temps m’a appris une chose : si ça n’a pas l’air normal, c’est certainement magique. Et ce n’est pas forcément pour aider à avoir une musculature à la Captain America ou à la Superman.
Même si elle avait usé d’une touche d’humour, Priya n’en restait pas moins sérieuse. Elle avait, parfois, manipulé des potions sans réellement prendre en compte le risque qu’elles faisaient courir. Alors après en avoir découvert certaines conséquences, elle faisait désormais bien plus attention. Certes, ces équipements ne les aideraient pas beaucoup si c’était réellement lié à de la sorcellerie – démoniaque ou non – mais elle, elle pourrait être d’une bonne aide.
Laissant Maalik observer ce fameux liquide au microscope, Priya en profita pour se saisir du flacon, le levant à hauteur des yeux. Un petit geste tout simple, mais qui lui permettait de voir comment agissait le produit une fois en mouvement. En soit, cette observation pouvait ne rien lui apporter, un liquide tout simple pouvant se comporter normalement, mais parfois, certaines mixtures ou autres potions pouvaient réagir étrangement, et c’était ce qu’elle attendait. Cependant, sa rapide observation fut interrompue par la remarque du scientifique. Une remarque qui attisa la curiosité de la sorcière, ne perdant pas une seconde pour reposer le flacon et observer dans la lunette de l’appareil. Là, elle vit le prélèvement parfaitement pris sur la plaque, mais sans que rien ne la surprenne. Elle s’apprêtait d’ailleurs à en faire la remarque, quand elle vit ce qui avait certainement semblé étrange au scientifique.
— Madre de Dios
Il avait bougé. Comme un cœur battant, le mouvement avait eu le coup d’une impulsion. Et sous la surprise, Priya n’avait pu retenir cette expression qui avait été dans son langage courant par le passé. Un simple murmure traduisant sa surprise, alors qu’elle se redressait pour poser de nouveau son regard sur la fiole.
— Ça, c’est clairement pas normal. Et aussi rationnel que vous pouvez être, les scientifiques, il n’y a rien de rationnel là-dedans.
Maintenant, il lui fallait surtout faire appel à sa mémoire. Essayer de se souvenir de chaque ouvrage qu’il lui avait été possible d’étudier – dont elle n’avait pu garder qu’une part dans ses « appartements » – pour tenter d’identifier cette mixture. Mais sur le coup, rien ne lui venait et elle hésitait à faire un saut à sa chambre pour ramener ce qui pourrait leur être utile. code : (c) Nîniel |
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