We just don't know what to expect {Zelie Fairless}

Habituellement, Priya aimait sortir de nuit. Mais ces derniers temps, il lui avait fallu changer ses habitudes, et notamment se contenter de nombreuses sorties diurnes. Elle n’avait guère eu le choix, alors que telles étaient les ordres donnés par ces Hommes de Lettres. La sorcière était devenue un pion sur leur échiquier, tout comme eux en étaient pour elle. Chacun jouait le jeu de l’autre, volontairement ou non, mais la brune était certaine d’être celle qui tirait la meilleure épingle de son jeu. La preuve en était, cette possibilité de tout de même effectuer ces sorties, suffisamment régulière pour éviter de la rendre barge. Comme celle qu’elle effectuait actuellement, similaire à bien d’autres, tandis que son objectif premier était de trouver la moindre petite ressource utile pour leur groupe. Parfois, elle arrivait à en faire des plus longues, plus officieuse, où la jeune femme ne rentrait pas avant le lendemain, et donc ses activités étaient bien plus discutables. Ces sorties-là, Priya était obligée de les mener avec la plus grande des précautions, alors qu’elle se trouvait à devoir trouver des victimes pour satisfaire celle à l’origine de ses pouvoirs.

Mais ce jour-là, tout comme le soleil qui semblait illuminait les rues, la brune agissait en plein jour et sans être sous le couvert du manteau. Elle ne faisait que jouer son rôle au sein de la communauté, mais menait aussi sa propre enquête quant à certains éléments plus ou moins étranges. Priya faisait partie de ceux qui savaient que d’autres communautés s’étaient réunies, avant que cette information ne devienne officielle. Elle l’avait appris par hasard, alors que la chance avait été en sa faveur, retrouvant une personne qui lui était chère. Depuis, la brune avait cherché à en savoir plus, jusqu’à cette rencontre mise en place chez des militaires. Une rencontre qui lui laissait un amer gout alors que rien ne s’était passé comme prévu. Il n’en fallait pas plus pour mettre ceux de sa communauté sur les crocs, et elle aussi par la même.

Pour l’heure, son sac s’avérait bien maigre. Priya avait réunir quelques trouvailles, bien plus intéressantes à étudier pour les détourner qu’à user selon leur premier objectif. Mais elle ne désespérait pas de tomber sur la perle rare, ce qui pourrait lui attirer quelques faveurs supplémentaires. La sorcière excellait dans l’art de négocier et cet art ne faisait que se renforcer depuis sa rencontre avec les Hommes de Lettres. Seulement cette fois-ci, Priya allait avoir le droit à tout autre chose qu’elle le pensait, alors que ses plans allaient changer en cours de route. Non pas pour quelque chose de dangereux qui aurait pu lui couter la vie, mais pour ce qui aurait pu paraître comme une banalité pour beaucoup.

La sorcière ne s’était pas attendue à tomber sur cette inconnue, et peut-être qu’elle aurait pu s’en méfier. Mais Priya n’était pas de ceux qui craignaient toujours de tout, ayant même peut-être un trop-plein d’assurance. C’était cette confiance en elle qui lui permettait de continuer de mener sa petite vie tranquille, malgré cette épidémie qui n’épargnait personne. La brune savait qu’elle n’était pas invincible face à ce mal, mais elle avait, depuis bien longtemps, décidé de ne pas se freiner à cause de « et si ». Car peut-être que ce ne serait pas cette maladie qui aurait raison d’elle, mais autre chose ? Le monde était empli de surprise, alors une de plus ou une de moins, la jeune femme n’en était plus à ça prêt.

Ainsi, elle pouvait ne pas faire attention à celle qui venait de croiser sa route, et pourtant un détail tira l’attention de la sorcière. Un détail peut être insignifiant au premier abord, mais Priya avait pris cette habitude d’être attentive au moindre petit élément. Et en ces temps sombres, il lui semblait important d’être capable de les déceler, afin de savoir qui éviter, ou qui aider.

— Un problème ?

Un mot simple, mais qui permettait à la brune de s’ouvrir une porte à la conversation. Cela pouvait sembler étrange d’aborder ainsi quelqu’un, mais parfois, mieux valait tronquer la complexité à la simplicité pour de meilleurs résultats. Et si pour l’heure la brune ne savait guère ce qui semblait préoccuper la jeune femme, peut-être en saurait-elle plus par la suite.